Certaines âmes sont dotées d’attributs qui dépassent la mesure humaine, car Dieu les a choisies pour être les miroirs de ses perfections et les porteurs de ses signes. Ces êtres particuliers ont un rôle formateur, et pas seulement pour leur époque. Ils sont des singularités historiques, dont la vie et l’enseignement vont éclairer un sentier qui sera suivi des siècles durant par des millions de personnes. À travers eux, Dieu ouvre un portail et trace un chemin pour nous permettre de le comprendre et pour nous révéler sa volonté et ses intentions à travers la vie de ses prophètes et leurs enseignements.
La plupart des grandes religions ont un unique prophète fondateur, mais la foi bahá’íe fait exception à cette règle. Il y a deux ans, en 2017, cette communauté mondiale a célébré le bicentenaire de la naissance de son fondateur, Bahá’u’lláh (1817–1892). Le plus récent messager de Dieu pour l’humanité est apparu à un moment crucial de l’histoire. Jamais le monde n’a eu autant besoin d’unité, de paix, de justice, d’égalité et d’espoir qu’aujourd’hui. Jamais un événement tant attendu n’avait été aussi pertinent et opportun.
Mais un tel avènement, annoncé par toutes les grandes religions du monde, nécessitait la préparation des cœurs et des esprits. Le sentier devait être éclairé pour celles et ceux qui choisiraient de le suivre. Cette mission incomba au précurseur et héraut de Bahá’u’lláh, `Alí Muhammad Shírází, dit le Báb (ou la Porte), révéré par les bahá’ís comme une manifestation de Dieu indépendante et un annonciateur de ses enseignements. Cette année marque le bicentenaire de la naissance du Báb en 1819, car comme il l’a lui-même attesté : « J’ai deux ans de moins que mon Seigneur ».
Le Báb est né d’une famille de marchands dans la ville de Chiraz, au sud de la Perse (l’actuel Iran), à une époque où le pays s’ouvrait tout juste aux idées occidentales alors qu’il était encore plongé dans la superstition et entravé dans son développement par un clergé puissant et très conservateur. Malheureusement, le père du garçon mourut alors qu’il était encore assez jeune, et ce dernier fut confié aux bons soins de son oncle maternel, un marchand de tissus, qui forma le jeune à sa profession.